Une protection obligatoire, invisible… mais cruciale
Lorsqu’un(e) acheteur(euse) entame un processus d’acquisition immobilière avec un(e) courtier(ère) titulaire d’un permis délivré par l’OACIQ, une couche de protection essentielle entre discrètement en jeu : l’assurance responsabilité professionnelle du FARCIQ. Bien qu’elle ne soit ni signée ni directement mentionnée dans les documents de la transaction, cette assurance constitue une garantie fondamentale de sérieux, de réparation et de professionnalisme.
Qu’est-ce que le FARCIQ, exactement ?
Le Fonds d’assurance responsabilité professionnelle du courtage immobilier du Québec (FARCIQ) est une entité mandatée pour assurer les courtiers immobiliers contre les fautes, erreurs, négligences ou omissions commises involontairement dans l’exercice de leurs activités professionnelles.
Depuis sa création le 21 juillet 2006, le FARCIQ joue un rôle fondamental dans l’écosystème du courtage immobilier au Québec. Il protège à la fois les consommateurs et les professionnels, tout en soutenant un cadre de pratiques responsable et cohérent.
Une assurance obligatoire pour tous les courtiers titulaires d’un permis
Tous les courtiers immobiliers et agences titulaires d’un permis de l’OACIQ doivent obligatoirement être couverts par la police d’assurance responsabilité professionnelle du FARCIQ. Il ne s’agit pas d’une option, mais d’une condition d’exercice encadrée par la réglementation.
Cette couverture est donc automatiquement en vigueur lorsque vous faites affaire avec un(e) courtier(ère) autorisé(e). Elle garantit que, même en cas de faute involontaire, vous aurez recours à une indemnisation, si la responsabilité professionnelle du courtier est démontrée.
Trois fonctions principales au service du public
Le FARCIQ joue un triple rôle clairement défini :
- Protéger : en cas de faute ou d’omission, il offre une couverture financière au bénéfice du consommateur lésé.
- Indemniser : s’il y a responsabilité établie, une compensation peut être versée.
- Prévenir : il soutient les courtiers dans leur formation continue et leur sensibilisation aux risques liés à la pratique.
Cette approche proactive permet à l’ensemble du secteur de réduire les risques de réclamation et d’améliorer continuellement la qualité des services rendus au public.
Le comité CDARP : une structure indépendante pour trancher
Depuis 2019, le Comité de décision en matière d’assurance de la responsabilité professionnelle (CDARP) assume les fonctions liées au traitement des réclamations. Ce comité, composé de membres nommés par le conseil d’administration de l’OACIQ, agit de manière indépendante pour :
- analyser les réclamations reçues,
- déterminer la validité des fautes alléguées,
- évaluer les indemnisations possibles.
Le processus est rigoureux, équitable, et vise à respecter à la fois les droits des consommateurs et ceux des professionnels assurés.
Pour l’acheteur(euse), une tranquillité d’esprit souvent ignorée
En tant qu’acheteur(euse) représenté(e) sous Contrat de courtage achat (CCA), vous bénéficiez indirectement mais pleinement de cette protection :
- Si votre courtier commet une erreur professionnelle, le FARCIQ peut intervenir pour compenser les conséquences financières.
- Vous n’avez aucune prime à payer, car la couverture est liée au permis du courtier, non à votre contrat.
- En cas de litige ou de faute avérée, vous avez un recours structuré et officiel, sans avoir à naviguer seul(e) dans un processus judiciaire.
C’est une dimension importante à considérer lorsque vous choisissez de vous faire représenter exclusivement. Sans courtier, ou avec un professionnel non autorisé, vous perdez automatiquement l’accès à cette protection.
Une assurance… et un levier d’encadrement
Au-delà des réclamations, le FARCIQ joue un rôle structurant dans la profession. Il participe activement :
- à la formation continue des courtiers ;
- à la diffusion des bonnes pratiques via des communications ciblées ;
- à l’amélioration du climat de confiance entre professionnels et consommateurs.
Chaque dossier traité alimente une expertise collective et permet d’ajuster les pratiques pour éviter la répétition d’erreurs similaires.
Conclusion : une protection qui élève la barre du professionnalisme
Le FARCIQ n’est pas un assureur traditionnel. C’est un outil de protection publique, intégré au cadre réglementaire du courtage immobilier au Québec. Il garantit que la profession ne se limite pas à une promesse de loyauté, mais à une réelle responsabilité encadrée.
Acheter une propriété avec un(e) courtier(ère) autorisé(e), c’est aussi choisir une profession qui a mis en place des mécanismes d’assurance solides, justes et disponibles si l’imprévu survient.


